Toute ma vie, Sylviane, j'ai attendu pour toi...
Dans mes rêves d'enfant, je t'espérais déjà...
Je n'ai rien dit avant, car tu m'étais acquise,
Or, voilà que maintenant, seul sur ma banquise
Au seuil du néant, au milieu de nulle part,
Enfin je réalise qu'il n'y a plus de remparts
Entre moi et mon âme, entre ton âme et moi!...
J'ai fondu sous tes flammes, criant mon désarroi...
Les cendres de mon corps sont parties dans le vent....
Je n'ai plus rien dehors... je te suis transparent...
Tout comme la chenille se tissant le cocon
Qui lui sera linceul, je me sens aujourd'hui...
C'est douloureux, mourir, quand c'est pas pour de bon;
Je prépare mon deuil et de baume m'enduit!
L'avant dernier sommeil avant d'être endormi,
Je rêve de la main qui fermera mes yeux,
Ne ressentant plus rien, puisque tout engourdi,
Je vois venir la fin en pensant au Bon Dieu...
Puis quelque temps plus tard, resplendissant, mais frêle,
Tout comme un papillon, dans toutes ses couleurs,
Lavé au purgatoire, je déploierais mes ailes
Et reviendrais vivant pour embrasser ma fleur...